L’alimentation du cheval est un sujet essentiel pour garantir sa santé, son bien-être et ses performances, qu’il s’agisse d’un cheval de loisir ou de sport. En tant qu’herbivore strict, ses besoins nutritionnels sont spécifiques et doivent être respectés pour prévenir les déséquilibres alimentaires ou les troubles digestifs.
Cet article vous explique les bases de l’alimentation équine, en mettant l’accent sur les nutriments essentiels: fibres, protéines, vitamines et minéraux.
1. Les fondations de l’alimentation équine : Fibres et protéines
Les fibres et les protéines sont les fondations de l’alimentation du cheval. En ajustant ces apports en fonction des besoins spécifiques de votre cheval, vous lui assurez une base solide pour sa santé et ses performances.
Fibres : la base incontournable
Les fibres constituent l’élément principal de l’alimentation du cheval. Leur rôle est fondamental pour le bon fonctionnement du système digestif, particulièrement adapté à des aliments riches en cellulose. Le cheval est conçu pour passer la majeure partie de sa journée à mâcher des fibres, qu’il trouve principalement dans le foin, l’herbe et des substituts de fibres comme la pulpe de betterave.
Les recommandations générales sont de fournir 1,5 à 2 % du poids corporel en fibres par jour. Par exemple, un cheval de 500 kg devrait consommer entre 7,5 et 10 kg de foin ou d’herbe quotidiennement. Cela permet:
De prévenir les troubles digestifs comme les coliques et les ulcères gastriques.
De favoriser une bonne fermentation dans le cæcum, indispensable à l’absorption des nutriments.
Si les fibres manquent dans la ration, des problèmes graves peuvent survenir, allant de la perte de poids à des complications digestives sévères. Pour de nombreux conseils et articles sur l’alimentation et les soins aux chevaux, je vous recommande d’aller voir le site Entre Cavaliers.
Protéines : pour la croissance et la réparation
Si les fibres sont la base énergétique, les protéines jouent un rôle fondamental dans la construction et la réparation des tissus. Ces nutriments sont composés d’acides aminés, certains étant essentiels, car l’organisme du cheval ne peut pas les produire lui-même (comme la lysine).
Les besoins en protéines varient en fonction de l’âge et de l’activité du cheval:
Les jeunes chevaux nécessitent des protéines de haute qualité pour construire leur masse musculaire.
Les juments en gestation ou lactation ont besoin d’un apport renforcé pour soutenir leur état physiologique.
Les chevaux de sport utilisent les protéines pour la récupération après l’effort.
Les sources idéales de protéines incluent la luzerne, le soja ou les graines de lin. Toutefois, une suralimentation en protéines peut surcharger les reins et être contre-productive. Une évaluation précise des besoins est donc essentielle.
2. Les régulateurs essentiels : Vitamines et minéraux
Les vitamines et les minéraux sont souvent négligés dans l’alimentation des chevaux, mais ils jouent un rôle crucial en tant que régulateurs des fonctions biologiques. Ils ne fournissent pas d’énergie directement, mais sans eux, l’organisme du cheval ne peut pas fonctionner correctement.
Les vitamines : des alliées pour le métabolisme
Les vitamines sont des substances organiques dont le cheval a besoin en petites quantités, mais elles sont essentielles à de nombreux processus vitaux: métabolisme énergétique, fonction immunitaire, santé des tissus et bien plus encore.
On trouve les vitamines liposolubles (A, D, E, K) et les vitamines hydrosolubles (complexe B, C):
La vitamine A soutient la vision et l’immunité.
La vitamine D favorise l’absorption du calcium et la santé des os.
La vitamine E agit comme un antioxydant pour protéger les cellules contre le stress oxydatif.
La vitamine K est essentielle pour la coagulation sanguine.
Les vitamines B sont principalement synthétisées dans l’intestin du cheval mais peuvent être complétées en période de stress ou de travail intensif.
La vitamine C, bien que souvent auto-produite, peut nécessiter un apport supplémentaire pour les chevaux âgés.
Une alimentation équilibrée en herbe fraîche et en fourrage de qualité fournit généralement une quantité suffisante de vitamines. Cependant, les chevaux en boxe ou recevant des rations pauvres en variété peuvent nécessiter des compléments.
Les minéraux : des piliers pour la santé
Les minéraux sont nécessaires pour une multitude de fonctions dans le corps du cheval: la solidité des os, la contraction musculaire, la transmission nerveuse, l’équilibre hydrique et bien plus encore. Ils sont classés en deux catégories: les macro-minéraux, nécessaires en grandes quantités, et les oligo-éléments, nécessaires en petites quantités mais tout aussi importants.
Les principaux macro-minéraux incluent:
Le calcium et le phosphore, essentiels pour des os solides. Leur équilibre est crucial: un excès de phosphore peut inhiber l’absorption du calcium.
Le magnésium et le potassium qui jouent un rôle clé dans la contraction musculaire et l’équilibre hydrique.
Les principaux oligo-éléments incluent:
Le fer qui soutient la production des globules rouges.
Le cuivre, le zinc et le sélénium qui sont nécessaires pour la croissance, l’immunité et la santé globale.
L’accès à un bloc à lécher enrichi en minéraux peut souvent compléter une ration bien pensée, mais attention aux excès, notamment en sélénium qui peut être toxique à haute dose.
3. Adapter la ration aux besoins individuels
Pour adapter la ration d’un cheval à ses besoins individuels, il faut considérer son âge, son activité physique, son état physiologique et son environnement. Les poulains ont besoin de plus de protéines et de minéraux, tandis que les chevaux âgés nécessitent des rations plus digestibles. Les chevaux de sport ont des besoins énergétiques élevés, et les juments gestantes ou allaitantes ont besoin de plus de nutriments. En hiver, les chevaux dépensent plus d’énergie pour se réchauffer. Une ration équilibrée doit être principalement composée de fibres (foin, herbe) et ajustée en fonction des besoins spécifiques du cheval. Il est important d’éviter les excès de concentrés, les carences en vitamines et minéraux, les quantités inadaptées et les changements brusques d’alimentation. Une observation attentive permet d’optimiser l’alimentation et d’assurer une vie saine au cheval.